jeudi 23 septembre 2010
Dimmu Borgir - Abrahadabra - Review
Dimmu Borgir est un groupe qui jamais dans son existence n'aura un line up stable et définitif. Illustration faite par le nombre de batteur passé par le groupe notamment…Pas moins de 16 musiciens sont passés par le groupe.
En 2009, les fans ont vécu un véritable cataclysme lorsque deux des membres clef du groupe, Mustis (clavier) et Vortex (Bass et Back Vocal) ont été salement virés du groupe (par sms)… Beaucoup (comme moi je l’avoue) ont vu la fin du groupe. Mais un an après cette affaire le groupe revient avec un nouvel album, répondant au doux nom de, Abrahadabra.
Je ne reviendrais pas non plus sur une autre mini-affaire, celle de la tradition des noms d’album en triptyque, rompu avec ce titre. Certes jusqu’à présent il y avait In Sorte Diaboli, Death Cult Armageddon, This Present Darkness ou encore Enthrone Darkness Triumphant, Spiritual Black Dimensions, Puritanical Euphoric Misanthropia, For All Tid mais il ne faut pas oublier également que le premier album se nommé Stormblast… et puis on s’en fou un peu en fait, l’important est que la musique soit bonne.
Abrahadabra est une locution publiée pour la première fois dans « Le livre des Lois » de Aliester Crowley, au centre du livre Thelema. Il signifie « Je créais comme je parle » et à été repris et détourné pour de nombreuse notamment en magie etc.
Avant de nous intéresser à la musique, une petite mention spéciales à Joachim Luetke, artiste que j’adore et que à une nouvelle fois accompli un magnifique travail pour l’artwork de ce nouvel album, certes très proche que ce qu’il avait pu faire pour Death Cult Armageddon, mais un magnifique travail quand même. Le genre de pochette qui donne envie d’acheter l’album au premier coup d’œil.
Alors passons maintenant à la musique. Dimmu Borgir survit-il au départ de Vortex et Mustis ? Après un In Sorte Diaboli bancal, auront-ils su rebondir pour proposer quelque chose de nouveau ? et même tout simplement, l’album vaut-il le coup ?
Le groupe à bien survécu au départ de Vortex et Mustis, et même pire encore, il faut l’avouer, ils ne manquent pas. Le groupe a su rebondir pour les remplacer… ils se sont fait accompagnés par pas moins de deux orchestres, et une chorale de près de 40 personnes, pour un total de plus de 100 personnes… Dès l’intro on a un aperçu du potentiel de ce nouvel album, et qui rassure un peu sur le contenu qui suit. Le groupe propose une intro orchestrale magnifique, soulevé par des chœurs puissants et magnifiques, qui donne une puissance mystique à ce début d’album… qui n’y verrait pas une ressemblance avec les musiques composée par Howard Shore, ou encore le fameux collectif Immediate Music.
Après cette intro, on entre dans une ambiance typique de Dimmu Borgir, un black métal populaire, accessible à tous, un musique puissante, divinement mis en valeur par les orchestres symphoniques justes et omniprésents, appuyés par des chœurs ponctuels, qui font, et c’est rare dans ce genre de musique parti prenante dans la composition. Il y a tout au long de l’album ce dialogue juste et pur entre la musique métal et orchestrale, les deux se complètent à la perfection pour donner toute sa puissance et sa majesté à Abrahadabra. On pensera entre autre des compositions comme Gateways, Chess With the Abyss, (dont l’intro appuyée par les chœurs est simplement magnifique, sombre, noire) et presque toutes les autres. A croire que se séparer de Mustis et Vortex a libéré le groupe dans sa musique, ils proposent de nouvelles choses, comme une intro directement en solo de guitare sur la chanson Renewal, ou encore son intro la plus puissante et brutale qu’il n’ait jamais fait au début de la chanson A Jew Traced Through Coal.
Pour palier au départ de Vortex, le groupe à trouver la parade et ne l’a pas remplacé non pas par un mais plusieurs chanteurs. Ainsi tout au long de l’album se succède tout un tas de chanteur, au timbre de voix aussi divers que variés mais aussi inconnus les uns que les autres. Hormis Peter le chanteur de Vader et Snowy Shaw (sur presque toutes les chansons 4, 6, 9 et la reprise de Deep Purple), et la fameuse Agnete Kjølsrud sur Gateways, que tout le monde a pris pour Vortex modifié d’un octave au dessus… Des voix qui peuvent choquer au premier abord quand on écoute ce nouvel album, mais qui trouve toutes leur place lors des écoutes suivantes.
Pour ce qui est de la composition métal, le groupe franchit un palier en proposant des riffs variés et nombreux, les guitares sont davantage mises en valeur, et remplissent pleinement leur rôle, on aura même de la guitare acoustique sur Ritualist. La batterie est certainement l’instrument le plus juste de tout l’album, le jeu de Daray est parfait, chaque compos lui permet de mettre en avant ses talents, et il amène cet album à un rythme soutenu et rapide, avec une grande justesse. Pour ce qui est de la basse là encore elle est omniprésente et partage souvent son rôle avec l’orchestre qui l’occulte légèrement, mais sur des chansons comme Born Treacherous, elle est présente et puissante. Le chant de Shagrath lui ne se révolutionne pas du tout au tout, mais il varie un peu par moment, Shagrath se fait tantôt chanteur, tantôt narrateur, (plus souvent narrateur d’ailleurs) suppléait par les chœurs. On trouvera même par moment des ressemblances vocales avec Dani Filth comme sur la chanson Chess With the Abyss.
Je pense avoir tout dit sur les compositions orchestrales supervisées, il ne faut pas l’oublier par, Gaute Storaas, donc je n’y reviendrais pas. En revanche saluons aussi le travail de Andy Sneap au mixage qui a réussis à mettre chaque instrument à sa juste place et puissance, sans qu’un n’en occulte complètement un autre, le tout pour un son dans le grave et les basses, ce qui change des précédents albums mixés dans des fréquences plus élevés.
En conclusion, on peut dire que Dimmu Borgir a très bien rebondit suite au départ de Vortex et Mustis, on peut même dire que leur départ à libérer les trois restant. Ils nous livrent un album magnifique aux compositions justes et soignées, un album épique, certainement leur meilleure production depuis Puritanical Euphoric Misanthropia. Il renouvelle leur musique aussi dans les compositions métal que dans l’inclusion omniprésente des compos orchestrales et des chœurs qui jouent leur rôle de cinquième homme. Tout est d’une justesse millimétrée. On pouvait s’attendre au pire suite à l’annonce d’Août 2009, mais le groupe en ressort grandit.
Bien évidemment, et comme à chaque fois pour ce genre de groupe qui popularise le Black Métal, il y aura toujours les détracteurs qui passeront leur temps à trouver le petit défaut pour tomber sur le groupe et le détruire, mais pour les amateurs de ce style de musique « populaire » cet album sonne incroyablement juste, bien au dessus de leurs précédentes compositions. Il faut se méfier de l’eau qui dort, cet album est une pure réussite.
Je reviendrais plus tard sur les magnifiques bonus tracks orchestrales de Gateways, Dimmu Borgir et The Demiurge Molecule, qui montrent le travail de composition accompli et surtout l’énorme talent de compositeur de Shagrath (oui c’est lui qui les compose), et puis sur les deux reprises.
Note 17.5/20
Je conseil de tout écouter et au moins trois fois…
PS : désolé pour la longueur....
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire