lundi 22 octobre 2012

Cradle of Filth - Menticore & Other Horrors - Review

Cradle of Filth - Manticore & Other Horrors - 2012 


Album
01. The Unveiling Of O (instrumental)
02. The Abhorrent
03. For Your Vulgar Delectation
04. Illicitus
05. Manticore
06. Frost On Her Pillow
07. Huge Onyx Wings Behind Despair
08. Pallid Reflection
09. Siding With The Titans
10. Succumb To This
11. Sinfoni (instrumental)

Deluxe Digipack Edition
11. Nightmares Of An Ether Drinker
12. Death, The Great Adventure
13. Sinfoni (instrumental)




   Prévu pour le 29 octobre prochain, le nouvel album de Cradle of Filth, « Manticore and Other Horrors », arrive tous justes deux ans après « Darkly Darkly Venus Aversa », album complexe et très difficile d’accès, qui signait un véritable « retour aux sources » et une émancipation de la part du groupe…
Alors ce nouvel album cuvée 2012, depuis longtemps annoncé comme une sorte de petit frère de Midian, avec des riffs plus punks, tout en étant violent et rapide, tient-il ses promesses ?

   Eh bien oui… Cradle of Filth livre une nouvelle fois un album très complexe et dense, mais plus accessible. Pas de concept cette fois-ci, pas d’histoire scénarisée qui s’égrène au fur et à mesure des chansons comme pour le dernier concept album en date « Godspeed on the Devil Thunder », mais un thème commun global : les monstres. Chaque chanson illustre un monstre légendaire, comme une sorte de bestiaire, une compilation d’histoire de monstres, des démons personnels, des chimères, des créatures littéraires, et des entités asservissantes, tirés du folklore de pays du monde entier. D’où le « Other Horrors » du titre.

Un album intense
   Ce qui frappe, c’est en effet l’intensité de l’album, sa rapidité, sa violence, beaucoup de double pédale, un rythme très soutenu, presque suffoquant, tout de même altéré par quelques petits moments plus calmes mais qui ne marquent qu’un court répit avant la reprise des hostilités…
Des riffs plus punks en effet, quelques solos, mais tout cela reste tout de même très « Cradle », sans grandes innovations, mais avec une assurance certaine.
« Manticore & Other Horrors » est une sorte d’hybride entre « Midian » et « Thornography », gonflé aux hormones et sous extasie… Les chansons, d’une durée moyenne de 5 minutes, s’enchainent les unes après les autres sur un rythme très soutenu qui ne laisse pas le temps de se remettre de la précédente. Une claque comme on dit.

Une mélodie sacrifiée et quelques manques
   Ce qui est dommage, c’est que cette déferlante de violence laisse de côté l’aspect très mélodique des compositions auquel nous a habité Cradle. Il n’y a que peu d’arrangements mélodiques au clavier ou orchestre, et c’est un grand manque par rapport à celui auquel il est comparé depuis le début, "Midian"… L’album manque clairement de symphonique et de mélodique… C’est certainement un choix de la part du groupe de privilégier les approches violente et rapide par rapport à la mélodie, mais l’album souffre de l’absence de sa « Her Ghost in the Fog », ou sa « The Death of Love »
On peut également regretter l’absence de ces longues intros envoutantes, pourtant présentent sur "Midian" (le grand frère)… et même de la Deamon Voice de Doug Bradley qui n’aurait fait que renforcer ce côté « Horror », sombre et inquiétant…

Une voix fatiguée
   La voix de Dani Filth assure toujours, mais on sent qu’il peine un peu parfois, que ça devient dur (et d’autant plus en live)… Il a beaucoup moins de nuance dans la voix, son instrument est un peu fatigué, voir usé, et c’est dommage… C’est sûr qu’après 20 ans de carrière à torturer ses cordes vocales comme il le fait, il a le droit d’être un peu fatigué… Mais après tout, Cradle est un groupe très productif, qui gatte véritablement ses fans à chaque album, par beaucoup de travail et d’investissement dans leur musique et dans les packagings proposés, et qui jamais ne prend un album par-dessus la jambe… Mais sont-ils obligés de tenir ce rythme d’un album tous les deux ans ? Ne pourraient-ils pas prendre un peu de temps pour se reposer un peu, faire un petit break pour aussi penser à eux, et revenir reposés et encore plus assoiffés ?… Je ne pense pas que les fans leur en tiendraient rigueur, il y a beaucoup à faire avec presque 20 albums, EPs, compilations et lives, de quoi s’occuper pendant un moment !
Enfin quoi qu’il en soit, Dani Filth tient encore largement la route, maaaais ça m’a un peu marqué à l’écoute de cet album.

Une ouverture un peu plus large
   En ce qui concerne plus globalement l’album, le groupe se rouvre un peu plus largement au public qu’avec leur précédent « Darkly Darkly Venus Aversa », sorte de mariage hybride de leurs premiers albums à la sauce 2010, très refermé sur lui-même et davantage destiné aux véritables connaisseurs de leur musique.
Ici, il entrouvre quand même la porte à un autre public qui avait pu les apprécier sur « Thornography » ou encore  « Nymphetamine ».

Libéré de Roadrunner
   Il est certain que quitter Roadrunner et signer chez Peaceville aura été salvateur et libérateur pour le groupe (et pour beaucoup d’autres d’ailleurs)… Il peut maintenant revenir plus librement au fondamentaux de sa musique, de ses influences, et proposer des albums et des compositions plus proches de ce qu’il est, qui lui ressemble vraiment, sans contraintes ni obligations… Cradle se relève petit à petit et recommence à s’imposer comme le maître de son art.

Conclusion
   « Manticore & Other Horrors » est un album réussi, assez dense et plutôt complexe, malgré quelques petites imperfections et quelques regrets… Il s’adresse à un public plutôt connaisseur et, bien qu’il ne contienne que 11 (ou 13) chansons (par rapport à certains albums qui, avec bonus tracks, peuvent comprendre jusqu’à 25 chansons), est rassasiant, il fait du bien aux oreilles et confirme un peu plus la renaissance de Cradle of Filth. Maintenant reste à connaitre sa durée de vie.

Note : 16/20



www.peaceville.com/cradleoffilt

Aucun commentaire: