mercredi 11 juin 2014

Septicflesh - Titan - Review




"Le véritable Titan est SepticFlesh qui,
avec cet album, s’impose comme un dieu
de la création musicale symphonique."


     La question qui se pose systématiquement lorsque Septicflesh annonce un nouvel album c’est, « Arriveront-ils à faire mieux que le précédent ? », tant chacun place un peu plus haut la barre de la perfection. Lorsque le groupe s’est reformé en 2007, et qu’il a affirmé sa réorientation musicale avec « Communion », le niveau était déjà très haut, mais il a plus que réussi à se surpasser en 2011 et à livrer un « The Great Mass » magistrale, un chef d’œuvre en tout point de compositions pures et intelligentes.


     Aujourd’hui, Septicflesh revient avec "Titan", troisième album de sa résurrection. Après une première écoute, la première chose qui frappe c’est la noirceur et la profondeur de ce dernier qui semble tout droit sorti des méandres des ténèbres dans une ambiance toujours plus apocalyptique qui fait montre, à l’inverse de ces prédécesseurs, d’une absence totale d’optimisme.
Le groupe est arrivé à trouver un tel équilibre et une telle justesse dans la composition des dix morceaux de cette pièce unique que l’on pourrait imaginer n’écouter qu’une seule et longue plainte symphonique de près de 45 minutes. Mais cette particularité, qui est souvent décrite comme étant signe d’un répétitisme et d’un ennuie dans une écoute monotone et soporifique se révèle ici être un atout majeure et une particularité de compositions homogènes et complètes qui se suivent, s’opposent et se complètent dans une unité paradoxale.
Cet album risque cependant de dérouter certains fans car le groupe, et c’est tout à leur honneur, n’ayant pas voulu répéter les succès passés, s’est tourné, tout d’abord, vers une production différente. Déjà envisagée mais non retenue pour le précédent effort, le groupe a décidé de travailler avec un producteur américain avec la volonté de donner à leur Titan une ambiance et un poids correspondant davantage à ce qu’il souhaitait. C’est donc le canadien Logan Mader – ancien guitariste de Machine Head, puis de Soulfly, reconverti depuis une dizaine d’année dans la production – qui s’est chargé de donner vie au monstre et de lui apporter une atmosphère beaucoup plus orientée vers Sumerian Daemons, avant que le nom du groupe ne s’écrive en un seul mot. Une atmosphère lourde, puissante, titanesque, dans laquelle aucun instrument, guitare, batterie, basse, voix et orchestre – véritable cinquième homme de ce disque – n’est sous exploité, et dans lesquels tous dialoguent avec une justesse et une précision qui n’avait jamais été atteinte par Septicflesh. La référence au passé se trouve également dans la volonté de mettre davantage en avant la guitare avec des riffs plus recherchés, plus évolués définissant ainsi l’instrument dans une ligne harmonique principale, accompagnant ou soutenant le dialogue avec l’orchestre philharmonique. Cette fois-ci, ce dernier ne se contente pas d’intervenir ponctuellement mais est bien présent tout au long des compositions, apportant une dimension magistrale et beaucoup plus complexe au morceau. Véritable cinquième instrument du groupe, il se définit encore plus comme indispensable et nécessaire dans la construction des morceaux et leur apporte une certaine grandeur et une élévation dans l’émotion. La batterie, elle, toujours plus époustouflante, est exploitée totalement différemment ici avec beaucoup plus de variations, de retenue et de justesse. Bien entendu, la majorité reste très métal et black metal, mais varie avec des rythmiques davantage rock, swing, brit-pop, jazzy, djent… Cela laisse donc un peu plus de place aux autres instruments qui peuvent s’exprimer plus librement sans être saturés par un rythme trop rapide.
Le chant, très gutturale, est également moins présent et sait intelligemment s’éclipser pour laisser place aux différentes chorales avec qui il communique parfaitement. On assiste à un véritable dialogue de complémentarité entre les différentes tonalités des chanteurs et des chœurs, en lead ou en support. Les chœurs d’enfants sont également véritablement intéressants dans les compositions où ils sont exploités, on regrettera peut-être qu’ils ne l’aient peut-être pas été davantage où en tout cas de manière moins linéaire, mais leur introduction est magnifique et donne, malgré tout, une petite lueur d’espoir dans cette profonde noirceur apocalyptique.

     Avec Titan, le groupe offre une œuvre magistrale et véritablement inattendue dans le niveau de sa perfection, de magnificence et d’émotion. Un album absolument magnifique, rigoureux, extrêmement intelligent, flirtant davantage avec l’opéra Black Metal Symphonique que le simple album musical. 

Note : 20/20. 



Septicflesh - "Titan"
20 juin 2014 (monde) via Seasonofmist
24 juin 2014 (USA) via Prosthetics records


Standard, Limited Box et Vinyl édition
01. War in Heaven - 5:39
02. Burn - 3:18
03. Order of Dracul - 3:33
04. Prototype - 5:36
05. Dogma - 4:04
06. Prometheus - 6:35
07. Titan - 3:53
08. Confessions of a Serial Killer - 4:51
09. Ground Zero - 3:55
10. The First Immortal - 3:56


Limited Digipack et Box Edition Bonus Disc : "Titan Orchestral"


01. Dogma of Prometheus - 7:10
02. A Prototype in Heaven - 4:51
03. The First Immortal - 3:47
04. Order of a Serial Killer - 3:45
05. The Burning - 6:01


Box Edition bonus disc : "Live in Toulouse 2011"

01. The Vampire from Nazareth - 5:29
02. We, the Gods - 4:05
03. Pyramid God - 6:04
04. A Great Mass of Death - 5:19
05. Anubis - 4:52
06. Persepolis - 6:42
07. Five-Pointed Star - 6:17



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