Akroma, c’est un groupe français que j’ai pu découvrir grâce
à mon travail. Le plus étonnant, c’est que là où je suis le plus souvent
habitué à chroniquer dans les pages du journal des albums… dirons-nous… « hors
propos », Akroma est en plein dans ce que j’apprécie
particulièrement : le Black Metal Symphonique.
Souvent, « metal » et « français » sonnent
davantage comme un oxymore que comme une appellation musicale. Et lorsqu’on
l’évoque, on a plutôt tendance à ne pas être pris au sérieux et moqué… Et cela,
notamment à cause des magazines spécialisés qui, au début des années 2000 –
durant l’âge d’or du french metal – n’avaient aucune honte à titrer
« Pleymo, le Slipknot français »… ou encore « Watcha, le KoRn
français »… Du coup on riait bien en ce temps-là et ce genre de presse
avait plutôt tendance à décrédibiliser les groupes à cause de comparaison
impossible…
Mais, pendant ce temps, d’autres petits groupes, comme
Gojira ou le regretté Anorexia Nervosa, ne faisaient pas de bruit dans leur
coin, montant en puissance pour devenir ce que l’on sait, et qui ont fait, et
font toujours, la notoriété du talent français sur la scène métal
internationale.
Akroma fait partie de ce second type de groupe. Et en cette
année 2014, ils reviennent avec un troisième album, concept, sur le thème
éponyme de La Cène, le dernier repas du Christ. A leur façon, ils reviennent
sur cet épisode biblique à travers des textes et des compositions inspirés. Se
joignent à eux, 12 guests, dits « apôtres », issue de la scène metal
extrême française qui les accompagnent chacun leur tour sur les 12 compositions
de ce disque. Le tout sublimé par le support d’une magnifique voix soprano
lyrique féminine qui vient apporter une nouvelle dimension et encore plus de
profondeur à l’atmosphère globale, par de petites touches oniriques et
envoutantes.
Akroma est un « petit » groupe français qui, à
chaque album, prend un peu plus de charisme et d’épaisseur, grimpant chaque
fois une marche supplémentaire du grand escalier qui les mènera à la
reconnaissance internationale. Car c’est bien ce qu’il leur faut viser. Ils en
ont largement le potentiel. En effet, ce qui saute aux oreilles lorsqu’on
écoute « La Cène », c’est la qualité de la production. Des choix
justes et des ambitions encadrées qui permettent de proposer une musique propre
et limpide, et c’est d’autant plus important lorsque l’ont fait du Black Métal
Symphonique. Trouver le bon équilibre des mélodies n’est pas chose aisée, et ils
le font avec justesse. L’ensemble donne donc des compositions assez denses, qui
manquent peut-être légèrement de basse, mais qui retranscrit une ambiance
sombre, brumeuse et froide.
La seconde, c’est la référence évidente aux maître Cradle of Filth – il y a pire
comme référence – mais pas le Cradle contemporain non, celui des années 90.
Personnellement cet album m’évoque clairement Dusk and Her Embrace, mais aussi,
et paradoxalement, Nymphetamine par certaine mélodie.
Akroma est un groupe à suivre de très près car un jour ils
partageront justement la scène avec des groupes comme Cradle of Filth, Dimmu
Borgir ou encore Septic Flesh. J’en prends aujourd’hui le pari.
(Ps : Il faudrait peut-être opter pour une esthétique davatange orientée Black Metal Sypmponique à la Cradle ou Behemoth... Cuir, chaînes, anneaux, New Rock, etc. pour tout le monde. Et essayer de chanter en anglais voir ce que ça donne.)