Cradle of Filth - Manticore & Other Horrors - 2012
Album
01. The Unveiling Of O (instrumental)
02. The Abhorrent
03. For Your Vulgar Delectation
04. Illicitus
05. Manticore
06. Frost On Her Pillow
07. Huge Onyx Wings Behind Despair
08. Pallid Reflection
09. Siding With The Titans
10. Succumb To This
11. Sinfoni (instrumental)
Deluxe Digipack Edition
11. Nightmares Of An Ether Drinker
12. Death, The Great Adventure
13. Sinfoni (instrumental)
Prévu pour le 29 octobre
prochain, le nouvel album de Cradle of
Filth, « Manticore and Other
Horrors », arrive tous justes deux ans après « Darkly Darkly Venus Aversa », album complexe et très difficile
d’accès, qui signait un véritable « retour aux sources » et une
émancipation de la part du groupe…
Alors ce nouvel album cuvée 2012,
depuis longtemps annoncé comme une sorte de petit frère de Midian, avec des
riffs plus punks, tout en étant violent et rapide, tient-il ses promesses ?
Eh bien oui… Cradle of Filth livre une nouvelle fois
un album très complexe et dense, mais plus accessible. Pas de concept cette
fois-ci, pas d’histoire scénarisée qui s’égrène au fur et à mesure des chansons
comme pour le dernier concept album en date « Godspeed
on the Devil Thunder », mais un thème commun global : les
monstres. Chaque chanson illustre un monstre légendaire, comme une sorte de
bestiaire, une compilation d’histoire de monstres, des démons personnels, des
chimères, des créatures littéraires, et des entités asservissantes, tirés du
folklore de pays du monde entier. D’où le « Other
Horrors » du titre.
Un album intense
Ce qui frappe, c’est en effet l’intensité
de l’album, sa rapidité, sa violence, beaucoup de double pédale, un rythme très
soutenu, presque suffoquant, tout de même altéré par quelques petits moments
plus calmes mais qui ne marquent qu’un court répit avant la reprise des hostilités…
Des riffs plus punks en effet,
quelques solos, mais tout cela reste tout de même très « Cradle »,
sans grandes innovations, mais avec une assurance certaine.
« Manticore & Other Horrors » est une sorte d’hybride
entre « Midian » et « Thornography », gonflé aux
hormones et sous extasie… Les chansons, d’une durée moyenne de 5 minutes, s’enchainent
les unes après les autres sur un rythme très soutenu qui ne laisse pas le temps
de se remettre de la précédente. Une claque comme on dit.
Une mélodie sacrifiée et quelques manques
Ce qui est dommage, c’est que
cette déferlante de violence laisse de côté l’aspect très mélodique des compositions
auquel nous a habité Cradle. Il n’y a que peu d’arrangements mélodiques au
clavier ou orchestre, et c’est un grand manque par rapport à celui auquel il est
comparé depuis le début, "Midian"… L’album manque clairement de symphonique et de
mélodique… C’est certainement un choix de la part du groupe de privilégier les
approches violente et rapide par rapport à la mélodie, mais l’album souffre de
l’absence de sa « Her Ghost in the Fog », ou sa « The Death of Love »…
On peut également regretter l’absence
de ces longues intros envoutantes, pourtant présentent sur "Midian" (le grand
frère)… et même de la Deamon Voice de Doug Bradley qui n’aurait fait que renforcer
ce côté « Horror », sombre et inquiétant…
Une voix fatiguée
La voix de Dani Filth assure
toujours, mais on sent qu’il peine un peu parfois, que ça devient dur (et d’autant
plus en live)… Il a beaucoup moins de nuance dans la voix, son instrument est
un peu fatigué, voir usé, et c’est dommage… C’est sûr qu’après 20 ans de
carrière à torturer ses cordes vocales comme il le fait, il a le droit d’être
un peu fatigué… Mais après tout, Cradle est un groupe très productif, qui gatte
véritablement ses fans à chaque album, par beaucoup de travail et d’investissement
dans leur musique et dans les packagings proposés, et qui jamais ne prend un
album par-dessus la jambe… Mais sont-ils obligés de tenir ce rythme d’un album tous
les deux ans ? Ne pourraient-ils pas prendre un peu de temps pour se
reposer un peu, faire un petit break pour aussi penser à eux, et revenir reposés
et encore plus assoiffés ?… Je ne pense pas que les fans leur en
tiendraient rigueur, il y a beaucoup à faire avec presque 20 albums, EPs,
compilations et lives, de quoi s’occuper pendant un moment !
Enfin quoi qu’il en soit, Dani
Filth tient encore largement la route, maaaais ça m’a un peu marqué à l’écoute
de cet album.
Une ouverture un peu plus large
En ce qui concerne plus
globalement l’album, le groupe se rouvre un peu plus largement au public qu’avec
leur précédent « Darkly Darkly Venus
Aversa », sorte de mariage hybride de leurs premiers albums à la sauce
2010, très refermé sur lui-même et davantage destiné aux véritables
connaisseurs de leur musique.
Ici, il entrouvre quand même la
porte à un autre public qui avait pu les apprécier sur « Thornography » ou encore « Nymphetamine ».
Libéré de Roadrunner
Il est certain que quitter
Roadrunner et signer chez Peaceville aura été salvateur et libérateur pour le
groupe (et pour beaucoup d’autres d’ailleurs)… Il peut maintenant revenir plus
librement au fondamentaux de sa musique, de ses influences, et proposer des
albums et des compositions plus proches de ce qu’il est, qui lui ressemble
vraiment, sans contraintes ni obligations… Cradle se relève petit à petit et
recommence à s’imposer comme le maître de son art.
Conclusion
« Manticore & Other Horrors » est un album réussi, assez
dense et plutôt complexe, malgré quelques petites imperfections et quelques
regrets… Il s’adresse à un public plutôt connaisseur et, bien qu’il ne contienne
que 11 (ou 13) chansons (par rapport à certains albums qui, avec bonus tracks, peuvent
comprendre jusqu’à 25 chansons), est rassasiant, il fait du bien aux oreilles
et confirme un peu plus la renaissance de Cradle
of Filth. Maintenant reste à connaitre sa durée de vie.
Note : 16/20
www.peaceville.com/cradleoffilt |
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