2011 est l’année du grand retour des grecs de Septic Flesh, attendu au tournant après l’exceptionnel et déroutant Communion sorti en 2008.
Avec The Great Mass, le groupe ne prend pas de grand risque et nous livre la suite logique et parfaite de leur précédent album. Mais ce n’est pas grave tant Communion était court. The Great Mass est un album puissant, épique, mélangeant avec brio orchestre symphonique et musique Black Metal, toujours dans cette ambiance de référence à l’Egypte ancienne. Tout au long de l’album, les deux se marient à merveille et créent une musique à la dimension infinie et magnifique. Chose dont on peut d’autant plus se rendre compte en écoutant la version instrumentale de l’album (disponible dans l’édition Art Book limité de l’album).
L’album est complexe, très complexe et très dense, les compositions sont millimétrées et d’une parfaite justesse. L’instrumentalisation est grandiose.
Pour ce qui est de l’orchestre, tout est parfait, le travail de Christos Antoniou est juste et précis, la prod parfaire. Pour la musique métal, elle est bien souvent un peu trop mise en arrière, laissant souvent la batterie seule avec l’orchestre, mais au final ce n’est pas trop dérangeant car même sans guitare ni basse, l’album conserve toute sa dimension, et on ne s’en rend même pas compte le plus souvent, tant la musique classique est omniprésente tout au long de l’album.
Le chant est toujours aussi particulier, très grave et profondément guttural, partageant la note avec un chant plus clair, à peu de chose près aussi présent que sur Communion, mais également avec un chant féminin soprano, présent sur quelques morceaux.
Le tout donne à ce nouvel album une atmosphère apocalyptique qui fait naître un sentiment oppressant, étouffant, d’une profonde noirceur, qui par moment rend très mal à l’aise, et fait limite peur. Seul le chant clair arrive à percer le nuage noir et épais de cet album, mais ce n’est que de courte durée.
Pour résumer, The Great Mass est la suite logique de Communion, comme le second tome d’une saga apocalyptique. Mais contrairement à Communion, sur lequel on pouvait relever quelques petites erreurs dans les compositions qui hachées certaines chanson, ici tout est parfait. L’album ne souffre d’aucune lenteur et est livré avec une justesse à toute épreuve, le tout dans une ambiance de fin d’un monde d’une profonde noirceur. Septic Flesh pourront-ils encore faire mieux ? Difficile à dire tant la barre est haute avec ce nouvel album.
Note : 18/20
2 commentaires:
Je découvre et j'admet pour une fois j'adhère totalement à un groupe de death (ou black (pour moi c'est la même chose, voix suprasaturée).
Musicalement on est loin des clichès c'est violent ,oppressant avec ce côté athmosphérique (malsain/étrange). C'est original merci de la découverte ^^
Fan depuis le début de ce groupe extraordinaire, cela faisait un moment que j'attendais un opus de la trempe de "The great mass", qui à lui seul recèle ce que beaucoup de groupes (qu'ils soient de heavy orchestral ou plus extrêmes) recherchent: une densité sonore incroyable, une qualité de composition hors-catégorie, et bien évidemment une production irréprochable pour soutenir le tout.
À mon sens, rarement un groupe extrême aura ainsi réussi la symbiose ô combien tentée d'un métal violent à l'univers orchestral. On peut imaginer que seul Emperor, à l'époque de "Prometheus", aurait pu sortir quelque chose d'un tel niveau si un orchestre avait été à la disposition du génie Norvégien.
En gardant comme ligne conductrice la voix si caractéristique de Spiros, et en prenant comme parti pris d'entamer les compositions à partir des lignes symphoniques de Chris, le tout subtilement nuancé par les mélodies de guitare de Sotiris, Septic Flesh résume en un seul album tout l'esprit de sa musique. Car en parlant d'esprit, justement, voilà bien un opus qui n'en manque pas: à croire que les musiciens de la formation héllénique sont allés extraire ces mélodies et ces arrangements dantesques des recoins les plus obscurs des temples de leur pays.
"The great mass" navigue entre les ambiances et les atmosphères avec la hardiesse d'un Ulysse, et malgré sa densité sonore (un orchestre et un choeur, voilà qui n'est pas spécialement facile à mixer), aucun morceau ne donne l'impression d'un remplissage inutile ou démonstratif: tout est à sa juste place, y compris la batterie qui, mixée quelque peu en fondu, donne l'impression de fusionner avec le reste des instruments. Du coup l'opus reste un album de métal, mais fidèle à l'intention de départ, qui fait sans aucun doute la part belle aux orchestrations.
Avc "The great mass", Septic Flesh a voulu, à l'évidence, placer la barre très haut, et force est de constater que la formation Grecque a eu les moyens de son ambition, moyens tant techniques qu'artistiques, car on ne réalise pas un tel album sans avoir au préalable une idée très précise de ce que l'on veut évoquer.
"The great mass" est, à mes yeux, l'un des meilleurs albums jamais composés (et j'utilise le terme à dessein), et pose désormais les bases d'un nouveau standard dans l'univers du metal symphonique, toutes tendances confondues.
Un chef d'oeuvre total.
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